• Voici la suite des aventures de Béodras. N'hésitez pas à commenter si cela vous plais, si ça ne vous plais pas, si il y a des erreurs ou des incompréhensions.

    Bonne lecture!

    _____________________________________________________________________________________________

     

    Les premières lumières d'Ithagul devenaient perceptibles au loin. Les six tours de la ville illuminaient les alentours de leurs feux de garde tandis que des halos éblouissants parcouraient les plaines. Les bourrasques s'étaient calmées, laissant place à une brise d'air frais qui ne perturbait en rien le silence régnant.

     

    Juché sur sa monture, Béodras contemplait les étoiles scintillantes de cette nuit de nouvelle lune. Il se dégourdit la nuque et les bras, endoloris par le voyage, puis réajusta son manteau de fourrure avant de faire accélérer sa monture d'un coup de talon. Un repas chaud et un bon lit me permettront de recouvrer mes forces, songea t-il, et le plus tôt sera le mieux. Il regarda en direction de la forêt et ne vît que la pénombre. Malgré tout, il sentait des yeux se poser sur lui. Des yeux qui ne le quittaient pas. Des yeux qui ne le quitteraient plus.

     

    La peur et l'excitation accélérèrent son rythme cardiaque tandis qu’un léger frisson parcouru son corps. Il sentait son Exis l'appeler, le suppliant de le déchaîner. Béodras avait l’impression de devenir fou. Il lui semblait entendre une voix qui n’en était pas vraiment une. Une sorte d’instinct le prévenait du danger proche, comme s’il percevait les choses qui se terraient dans les ténèbres pour l’épier. Il ne devait pas succomber à cette chimère qui le poussait au combat.

     

    Ses forces étaient au plus bas, il ne pourrait s'en servir qu'une unique fois, deux, tout au plus. Béodras parvint à détourner le regard de la forêt, non sans mal, et se concentra sur les torches signalant l'entrée de la ville, l’esprit toujours ailleurs. La traversée sera déjà assez dangereuse de jour, inutile de prendre le risque de m'y aventurer dès ce soir. Cependant le temps presse, je devrai partir à l'aube.

     

    Mélissandre accéléra l'allure, ses sabots martelant le début d'un sentier de pierre. À quelques centaines de mètres des portes de la cité, un faisceau lumineux se posa sur lui. Étonné et ébloui, Béodras porta son bras gauche à hauteur d'yeux tandis que la jument hennit de surprise. Il s’écarta de la route mais le halo ne quittait plus le jeune cavalier et un deuxième le rejoignit rapidement. Un sifflement strident provenant des tours résonna soudain.

     

    Bon sang mais que font-ils? Il tira sur les rênes et s'arrêta devant l'entrée de la cité, toujours inondé de lumière. La fuite semblait de mise mais de part et d’autre, l’enceinte de pierre se perdait dans la nuit. Sa hauteur impressionnante dissuada rapidement le cavalier de tenter tout passage en force. Une imposante herse rouillée empêchait le cavalier d’aller plus loin.

     

    Des cris ainsi que le martèlement de bottes se faisaient entendre de plus en plus de l'autre côté de la herse abaissée. Quand le sifflement cessa enfin. Béodras ne comprenais que des bribes de conversation, mais la peur et la colère se dégageaient clairement.

     

    En quelques instants, une dizaine de soldats l'épée ou la lance à la main se tenait face au jeune cavalier, l’arme pointée dans sa direction. La lumière se reflétait sur leur armure de plates rutilantes, des tâches de sang visibles sur l’avant.

     

    Les hommes s'espacèrent à l’arrivée d’un soldat dont le ton était sévère et sec. Il n’hésitait pas à pousser violemment ceux qui ne s'étaient pas écartés à temps. Il tenait son heaume sous son bras gauche, l'épée encore dans son fourreau de cuir mais la main fermement agrippée à la poignée.

     

    Son uniforme se démarquait des autres. De qualité supérieure, on discernait sur le torse des motifs que Béodras ne reconnu pas mais qu’il devina comme les armoiries des nobles de la cité.

     

    Les yeux noirs de l'homme dévisagèrent l'inconnu avant d’examiner ses habits ainsi que sa monture.

     

                "Qui que vous soyez, repartez! Nous n'avons pas le temps de nous occuper des étrangers. Quant à vous autres, remettez-vous en route ! Le lieutenant Slivel requiert de l’aide à la porte sud."

     

    Aussitôt dit, il fit demi-tour et s'éloignait déjà quand l'un des soldats, sous l'insistance de ses frères d'armes, osa prendre la parole.

     

                "Mais, capitaine Darmar, on ne peut pas le laisser à l'extérieur." Son supérieur se retourna soudainement et se dirigea vers l'impudent, qui continua malgré tout, la voix tremblante. "C'est incroyable qu'il soit encore en vie." Le gradé avançait rapidement. " Si on le renvoi, il ne verra pas l'aube." Le garde baissa la tête, essayant vainement de retrouver de l’assurance. "Nous avons déjà assez de victimes pour ce soir. Je ne voudrais pas...". Darmar leva brusquement la main. Confus, l'effronté ajouta "Bien capitaine. Désolé capitaine." à son plaidoyer puis fit un pas de recul.

     

                Mais que se passe t-il ici? Pourquoi refusent-ils de me laisser passer ? En tout cas, je n'aimerai pas être à la place de ce pauvre...

     

                "Êtes-vous seul, étranger? Lâcha brusquement le gradé."

     

    Surpris et décontenancé, le cavalier ne parvint à balbutier qu'un inaudible oui. Après quelques secondes d’hésitations, Darmar se tourna vers ses hommes.

     

                « Vous deux, levez la herse et plus vite que ça ! Les autres dirigez vous vers la porte sud et au pas de course. »

     

                Les soldats se mirent au garde à vous, joignant leur voix pour un « Oui, capitaine » avant de rompre les rangs et de s’atteler à leur mission. Le capitaine regarda une dernière fois l’inconscient qui voyageait de nuit sur ces terres, puis rejoignit la troupe.

     

                Béodras descendit de sa monture, saisit les rênes et observa pensivement l’entrée de la cité tandis que la herse, dans un cliquetis mécanique bruyant, s’ouvrait lentement.

     

                « Bon sang, quelle entrée en fanfare. Moi qui espérais traverser la ville inaperçu, je crois bien que c’est raté. J’espère seulement que je n’aurai pas de problème pour repartir. S’ils s’intéressent trop à moi, je ne pourrai pas m’en sortir comme ça. En tout cas, pas sans faire des blessés. Maudit Exis !

     

                Le jeune homme arrêta son regard sur la façade de l’enceinte. De longues traces longilignes, assez profondes, serpentaient dans la pierre sur plusieurs mètres. Il s’avança et toucha l’une d’elle, sa main parcourant l’entaille glacée par la fraicheur nocturne. Il ne pouvait dire quand elles avaient été faites ; Le plus longtemps possible, espéra t-il.

     

                « Que faites-vous étranger ? Si vous ne rentrez pas immédiatement on vous abandonne à votre sort. Alors dépêchez-vous ! »

     

                Béodras tourna soudainement la tête. Les gardes avaient finit de remonter la herse et l’un d’eux lui faisait signe d’entrer sans attendre en vociférant. Les mains fermement agrippées aux rênes, il s’avança rapidement, passant sous l’arche si imposante que quinze hommes de front avec leur monture pouvaient passer sans que cela ne pose problème.

     

                À peine eu t-il franchit le seuil que la grille heurta le chemin de pierre, un écho métallique se propageant à travers la plaine. Les gardes firent signes aux sentinelles situées dans les tours environnantes; Le cercle de lumière quitta le petit groupe et se remit à arpenter les plaines.

     ___________________________________________________________________________________________________

    Vous pouvez donner votre avis rapidement grâce au sondage. Vous avez-juste à cocher la phrase qui résume le plus votre ressenti. Vous n'avez qu'à cliquer ici!


    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique